Billy Woods, originaire de Washington D.C., fait ses débuts chez Rhymesayers Entertainment avec son treizième album studio. Que vous le connaissiez comme l'une des moitiés du duo Armand Hammer, aux côtés d'Elucid, ou pour ses perles solo telles que 'History Will Absolve Me' et 'Dour Candy', une chose est sûre : billy woods a saupoudré un sel considérable sur la scène hip-hop abstraite. Trois ans après 'Aethiopes', entièrement produit par Preservation, il passe à l'étape suivante avec son nouvel album 'GOLLIWOG' chez Rhymesayers.
L'album s'ouvre sur "Jumpscare", produit par Steel Tipped Dove, qui omet la batterie et où Billy se compare à une poupée de chiffon perdant de son éclat. Sur "Star87", il vous emmène dans des vibrations psychédéliques, grâce au chef d'orchestre Williams, alors qu'il parle de son téléphone qui n'arrête pas de sonner à cause de la recherche des corps cachés. Le titre "Misery" s'inspire fortement du film du même nom sorti en 1990, et Kenny Segal s'assure que la production est à la hauteur des attentes. Le titre "BLK XMAS", avec Brusier Wolf, évoque les sentiments de R.A.P. Ferreira à cause de l'implication de Sadhugold, étant donné le conflit qui perdure.
"Waterproof Mascara" ramène Preservation et Billy aux vibrations de 'Aethiopes', puis sur "Counterclockwise", Billy fait appel à mon producteur préféré, The Alchemist, qui figure dans mon top 10 de tous les temps. La chanson étire un serpent au maximum, à propos de l'endroit où leurs chemins se croisent. Sur "Corinthians", en featuring avec Despot, les deux hommes débitent des rimes pleines de conscience sur un beat d'El-P, et sur "Pitchforks & Halos", billy réfléchit à tout ce temps qui disparaît comme du sable entre ses doigts.
Dans "All These Worlds Are Yours", Armand Hammer lance des paroles abstraites sur un beat de DJ Haram, et "Maquiladoras", avec al.divino, rend la seconde moitié de GOLLIWOG pop avec le message que le temps est toujours de leur côté. "A Doll Fulla Pins" de Yolanda Watson se compare à une poupée pleine d'épingles, tandis que "Golgotha" est l'occasion pour Billy de réfléchir à un amour passé.
Ant d'Atmosphere donne à " Cold Sweat " un swing de piano, se moquant des Pistons qui ont choisi Darko Miličić plutôt que Carmelo Anthony, Chris Bosh et Dwyane Wade. Tandis que les rimes conscientes se poursuivent dans "BLK ZMBY", où billy explique pourquoi il en sait autant. "Make No Mistake" cache tout dans ses paroles et sur "Born Alone", il partage sa solitude.
Les derniers titres du premier album officiel de Billy chez Rhymesayers, "Golliwog", sont présentés par Armand Hammer. "Lead Paint Test" avec Cavalier utilise leurs maisons d'enfance comme un lieu hanté plein de souvenirs, et "Dislocated" clôt l'album avec les deux artistes sans invités supplémentaires, parlant de leur disparition des projecteurs.
Cet album est un mélange sombre d'horreur, d'humour, de surréalisme et d'afropessimisme, soutenu par un éventail étonnant de producteurs. Golliwog" séduit par ses zombies africains, ses voitures à pédales qui voyagent dans le temps et ses poupées de chiffon maléfiques. Il s'agit d'un nouveau triomphe dans le répertoire de Billy, car il est aussi complexe et fascinant que toutes ses œuvres précédentes. Une véritable œuvre d'art qui évoque un paysage noir de fête foraine, avec des manèges flottants au crépuscule.
Note : 9/10
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